Quelles sont les probabilités de relèvement des taux courts aux USA ?
La bourse de Paris réussit à aligner une 7ème séance de hausse consécutive en ce jeudi 17 juin avec un gain de 0,19 % pour le CAC 40 mais cale sous le coup de statistiques mitigées.
Outre une hausse des nouveaux demandeurs d'emploi la semaine dernière aux USA, le taux d'inflation baisse plus que prévu de - 0,2 % sur un mois en mai, ce qui correspond à sa plus forte baisse en 18 mois qui se conjugue avec un maintien du taux central sous la barre des 1 %, au plus bas depuis 44 ans (→ Petits assauts déflationnistes sur les indices de prix à la consommation )
L'indice des indicateurs avancés qui comprend une dizaine de données statistiques permettant de juger de l'évolution de la 1ère économie au monde a atteint en mai un record à 109,9 en hausse de 0,4 % contre une stabilité en avril mais la progression est légèrement sous les attentes et la variation annuelle montre désormais un pic assez significatif.
Enfin, l'indicateur d'activité manufacturière de la région de Philadelphie s'affaisse de 21,4 à 8 (ci-dessous en gris) en ce mois de juin. Tout en restant également en zone d'expansion, les prix décrochent de 35,5 à 10. La composante des nouvelles commandes progresse toutefois de 2,1 points à 9 et les anticipations à 6 mois gagnent plus de 3 points à 40,2 (en noir)
Au demeurant, les publications du jour tant en terme d'activité que d'inflation ne militent pas pour une hausse des taux de la part de la Fed. Si on y ajoute les prix à la production publiés hier et la situation de l'évolution des mises en chantier et la rechute de l'indice de confiance des promoteurs immobiliers sans oublier la baisse de 1,2 % des ventes au détail divulguée vendredi dernier, le constat est encore plus clair. Voilà qui milite depuis quelques jours pour un maintien encore plus long des taux directeurs à de très bas niveaux ou un statu quo encore plus long de la part de la Fed.
Pour répondre plus précisément à la question en titre, de la même manière qu'il est possible de déterminer les anticipations du marché en matière d'inflation à partir du marché obligataire et des taux, il est possible d'approcher en fonction de l'évolution des taux et plus exactement des contrats futures, les probabilités implicites de relèvement ou d'abaissement des taux de la Fed.
Ainsi en se plaçant à un horizon assez lointain mais raisonnable, c'est à dire en considérant la perspective de la réunion du comité de politique monétaire de la Fed du mois de septembre, les probabilités sont à plus de 90 % en faveur du maintien de la fourchette actuelle entre 0 et 0,25 %, une évolution tendancielle qui s'affermit au fil des semaines et repousse, sauf surprise, la perspective d'un relèvement prochain. Les données du jour ne vont clairement pas à l'encontre de cette tendance.