Les conditions financières américaines au plus bas depuis la chute de Lehman Brothers
Lors de la séance du 23 juin, semaine dernière, le diagnostic de la Fed comportait une évolution par rapport à celui d'avril qui concernait les conditions financières jugées moins adéquates pour soutenir la croissance économique. La banque centrale américaine stipulait à cet égard que les crédits bancaires ont continué à se contracter ces derniers mois dans son communiqué à l'issue de sa dernière réunion de son Comité de politique monétaire.
Le même jour, Deutsche Bank publiait un rapport sur les perspectives économiques globales avec en point central la faiblesse et la mauvaise orientation des conditions financières américaines. Le diagnostic de la Fed a largement été relayé comme chaque mois. Le document de Deutsche Bank est resté beaucoup plus confidentiel dans sa diffusion.
Il ne s'agit cependant pas d'une étude ou d'un avis de la banque comme il en est publié des dizaines par mois par les nombreuses banques et instituts économiques à travers la planète mais d'un indice récemment remis au goût du jour et d'autant plus intéressant qu'il est très large et permet de visualiser plus clairement les énoncés sybillins encore formulés aujourd'hui par exemple par les banquiers centraux et la BRI (Banque des Règlements Internationaux, c'est à dire la banque des banques centrales) qui parlaient dans leur communiqué de "vulnérabilités qui subsistent dans le système financier".
En clair, l'indice des conditions financières du forum de politique monétaire américain (MPF FCI, Monetary Policy Forum Financial Conditions Index ci-dessous) a continué à s'enfoncer au 2nd trimestre à un point de faiblesse plus vu depuis la faillite de la banque Lehman Brothers et à mi-chemin de son plus bas atteint à la suite de cet évènement au 4ème trimestre 2008. La rechute est significative et signale que l'accès aux financements est dans une situation de stress une nouvelle fois.
Pour aller plus loin et un peu plus dans le détail, face à la violence de la crise financière, la plus forte depuis la Grande Dépression, et face à la co-existence d'un grand nombre d'indices de conditions financières (Bloomberg a son FCI comme l'OCDE par exemple et comme 5 autres organismes ou banques), Goldman Sachs et Deutsche Bank se sont associées à 3 universitaires de l'Université de Columbia, de Stern et de Princeton pour réévaluer et suivre cet indicateur.
L'intérêt général est qu'il comprend 45 variables qui vont de l'indice VIX au TED spread en passant par un grand nombre de données sur les taux d'intérêts ce qui permet de balayer un large spectre de données et autant de problématiques. L'inconvénient est que en l'état des pondérations, cet indice est aujourd'hui plus négatif que les autres FCI (Financial Conditions Index)
Quoiqu'il en soit, l'indice de "l'argent disponible et facile d'accès" est en berne et n'arrive pas à regagner durablement la surface Outre-Atlantique depuis le début de la crise.