L'industrie fait une très mauvaise rentrée en France
+ 41 300 demandeurs d'emplois en juillet, + 23 900 en août, les chiffres du chômage grimpent de mois en mois depuis 16 mois en France, en terme de nombre d'inscrits. La barre des 3 millions de chômeurs vient d'être repassée pour la première fois depuis 1999. Toutes catégories confondues, outre-mer compris, le chiffre total atteint 4 776 800 personnes.
Au-delà des symboles actuels, concernant les faiblesses du groupe PSA en marge du Salon de l'Automobile qui se tient à Paris et les difficultés récurrentes de la sidérurgie, quelles sont les perspectives réelles de l'industrie manufacturière au sein de la 2nd économie de la zone euro ?
Où se situe la France ?
Selon les indicateurs avancés manufacturiers fraîchement publiés au titre du mois de septembre à travers la planète, la France se situe tout en bas du classement mondial. Le secteur manufacturier français enregistre une nette contraction de son activité au côté de pays comme la Grèce ou l'Espagne. La Suisse se joint à ce quatuor.
Le secteur industriel au plan mondial (world) est en légère contraction, en raison surtout de la faiblesse de l'Europe, Royaume-Uni compris, mais aussi des 2 plus grandes économies asiatiques que sont la Chine et le Japon.
La relative résistance des USA et au contraire l'attraction vers le bas de l'Allemagne font peu de place au doute aux vues de la solidité des voisins du premier et de l'atonie des pays émergents bordant la seconde.
Canada et Mexique désignent l'Amérique du Nord comme la dernière grande région économique à pouvoir résister. République tchèque et Pologne subissent comme l'Allemagne.
-> A l'issue du tri de ces indicateurs bâtis à partir d'enquêtes réalisées auprès de 10 000 directeurs d'achat de sociétés dans 32 pays représentant près de 90% du PIB mondial, la position de la France apparaît donc très défavorablement.
La France subit-elle comme les autres pays le ralentissement mondial ?
L'activité manufacturière mondiale est en contraction (Indice JPMorgan Global Manufacturing PMI), c'est à dire sous 50, depuis plusieurs mois. En 1 mois, l'indice est cependant remonté légèrement de 48,1 en août à 48,9 en septembre, signalant donc toujours une phase récessive mais moindre qu'au coeur de l'été.
Les USA participent pour une grande part à cette amélioration grâce à leur remontée de 49,7 à 51,2. L'Europe, dans une moindre mesure, contribue à cette accalmie grâce à un gain d'un point à 46,1 en septembre.
Nombre de pays européens, tout en continuant à afficher de faibles indicateurs industriels, affichent ainsi des plus hauts, à l'inverse de la France qui s'enfonce sur des plus bas vieux de 3 ans et demi.
-> En plongeant à 42,7 contre 46 en août, la France enregistre non seulement une mauvaise performance mais elle se situe très nettement à contre-courant de la légèration amélioration constatée en Europe et dans le monde. Le rythme des suppressions de postes ressort en hausse par rapport à celui d'août, un sous-indice orienté négativement pour le 7ème mois consécutif.
L'industrie française, seule touchée ?
L'Insee, par le biais de son indice du climat des affaires des principaux secteurs d'activité (en bleu ci-dessous) présente une dynamique peu engageante sur l'évolution de la croissance à venir (en orange)
Cette direction défavorable constatée via l'indice du climat des affaires de l'Insee passé de 87 en août à 86 en septembre est en ligne avec la baisse de l'indicateur PMI composite, correspondant à l'addition des secteurs manufacturier et des services en France, qui a perdu en 1 mois près de 4 points à 44,1, selon sa version estimative publiée il y a quelques jours (Flash PMI - 20/09/12) et dont le chiffre définitif sera dévoilé ce mercredi 3 octobre dans la matinée, suivi beaucoup plus tard par les chiffres officiels du PIB qui ressortiront en récession.
-> En conclusion, le constat est lourd. La France, déjà mal classée en terme d'activité industrielle, enregistre une nouvelle faiblesse à l'opposé de ses concurrents. Le secteur des services fait guère mieux. Les perspectives sont clairement négatives en ce début d'automne.