USA - La hausse des prix des logements se confirme
L'évolution des prix des maisons individuelles aux Etats-Unis au mois de juin 2011 confirme le retournement de tendance et la légère hausse entamés le mois précédent. En effet, l'indice composite S&P Case-Shiller 20, qui s'appuie sur les prix immobiliers dans vingt zones métropolitaines des Etats-Unis, a vu sa croissance passer de +0,49% à +1,02% en données hors variations saisonnières. Côté métropoles, Boston (+2,7%) et Minneapolis (+2,6%) ont enregistré les plus fortes hausses alors que l’inverse a été observé du côté de Las Vegas (-0,9%) et de Detroit (-2,8%).
Une hausse des prix des logements individuels était attendue du fait de la hausse de la demande favorisée en saison printanière. Ajouté à cela, nous avions mentionné le mois dernier (cf. analyse) un certain nombre de signaux positifs sur le marché de l’immobilier américain qui allaient dans ce sens : baisse des mortgage rates accompagnée par des augmentations des mises en chantier, du sentiment des consommateurs (Michigan), du CPI, des revenus personnels ou encore une stabilisation du sentiment des professionnels américains de l'immobilier sur les perspectives du secteur (NAHB index).
En l’occurrence, notre modèle de prévision des prix a anticipé un chiffre fort satisfaisant dans la mesure où l’écart entre la valeur réalisée (+1,02%) et notre anticipation (+1,11%) fut faible et alors que le consensus des économistes tablait plutôt sur une hausse de +0,20%.
A titre illustratif, la figure représente le back-testing de nos prévisions d’évolution du S&P Case-Shiller comparées aux valeurs réalisées sur les 14 mois précédents.
Dans la continuité du mois précédent, la prévision de notre modèle pour juin 2011 (dont la valeur réalisée sera publiée le mardi 30 août 2011) s’établit à +1.33%. Notre outil nous oriente ainsi vers la réalisation d’un scénario à la hausse et plus encore avec une accélération de la croissance des prix des logements individuels américains. Si cette configuration venait à être validée et au-delà des craintes liées à la crise de la dette touchant les pays européens et les Etats-Unis, on verrait, peut-être le signe d’un retournement durable du marché de l’immobilier américain toujours convalescent depuis 2007 et la crise des subprimes.
Cependant côté facteurs, nous pouvons sentir que, malgré l’optimisme de notre modèle, la situation économique aux Etats-Unis est en train de se détériorer avec une baisse significative de la capacité d’achat de bien immobilier des ménages et des mises en chantier, ainsi que des baisses sensibles des ventes de maisons, du CPI ou encore du sentiment des ménages américains. Coté satisfaction, nous pouvons compter notamment sur une hausse relativement importante du sentiment des professionnels de l’immobilier quant aux perspectives du secteur.
La situation du marché immobilier américain commence à se dessiner pour les mois prochains. On se retrouve possiblement à l’aube d’un changement durable et peut-être même d’une sortie de crise de ce secteur (dont le poids dans l’économie américaine n’est pas négligeable) si et seulement si le scénario optimiste de notre modèle venait à être validé.
Mais il convient de rester prudent sur ces perspectives alors que les principales puissances économiques mondiales sont touchées par le fléau de leur propre dette. De plus, il se pourrait que ces deux hausses consécutives des prix de l’immobilier observées en avril puis en mai ne soient que le résultat d’un effet saisonnier dû à la hausse naturelle de demande de logement durant le printemps.
Dans l’attente de la prochaine publication du chiffre du S&P Case-Shiller 20 prévue le 30 août 2011, nous vous invitons, vous, professionnels de la finance de marché, de l’immobilier ou particuliers, à partager vos remarques et suggestions en commentaires.
Rachid Bokreta