Petites prises de bénéfices, les bourses restent fermes. Le dollar faiblit

Publié le par Apprendrelabourse.org

fotolia-actualit---675198.jpgAprès la séance historique d'hier, les investisseurs ont calmé leurs ardeurs avec des prises de bénéfices très marginales à Francfort (- 0,20 %) qui reste décidément très ferme avec Amsterdam à son niveau. L'indice CAC 40 clôture en baisse de - 0,73 % à 5688,76 points mais après une séance extrêmement forte pour l'indice français et les volumes sont inférieurs de près de moitié ( - 43 %) par rapport à ceux d'hier.
La décision historique de baisser d'un demi point les taux aux USA reste toujours au premier rang des considérations et a permis de passer une floppée de mauvaises nouvelles et de perspectives ternes parmi lesquelles on trouve des acteurs majeurs :

  1. - Kingfisher, le N°1 européen du bricolage (Castorama, Brico dépot, B&Q..) a fait part d'un résultat net en hausse de + 6,2 % sur le 1er semestre mais s'attend à un second semestre difficile dans le sillage de son homologue US Home Depot souvent relaté sur ce blog. La situation au Royaume-Uni est jugée en progression mais 'faible'.
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  3. - Une interview télévisée du patron de Deutsche Bank aura fait plier l'action, celui-ci en plus de ramener sa participation (environ 3 %) dans Northern Rock, a déclaré que la crise en cours impacterait négativement le 3 ème trimestre avec notamment près de 30 milliards d'euro d'investissements en cours de 'réévaluation'. Concrètement il s'agit de prêts qui restent 'sur les bras' et qui ne peuvent plus être placés à l'heure actuelle nécessitant une inscription de 625 millions d'euros en moins pour le futur bénéfice trimestriel, le dirigeant reconnaissant avoir fait des erreurs sur les subprime (l'action limite la perte à - 2,04 % finalement à la clôture mais avec la formation d'un ilôt de retournement pour la séance d'hier qui est à surveiller particulièrement pour ceux présents sur le titre)
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  5. - Bear Stearns, l'un des plus grands courtiers mondiaux voit son bénéfice au 3 ème trimestre perdre - 61 %, les revenus étant en retrait de - 38 %
Certes ces éléments sont déjà intégrés dans les cours notamment pour Bear Stearns qui a été, souvenez vous, au coeur de l'actualité avec des fonds perdant l'essentiel de leurs valeurs avec les subprime il y a quelques semaines mais l'annonce de Deutsche Bank aura jeté un froid que Goldman Sachs (une des plus grandes banques d'affaires US) est venu tempérer avec un résultat en forte hausse au 3ème trimestre de + 79%  (2,85 milliards de dollars).

Plus qu'un rebond d'ensemble du secteur bancaire et des financières, un tri sélectif au vu des résultats à venir et des perspectives de chaque banque est en cours de réalisation par les marchés. Impossible d'ailleurs d'oublier dorénavant la tristement célèbre banque Northern Rock qui plonge désespérément à nouveau de - 27,94 % à moins de 200 pences dorénavant ... chutant après la présentation par le gouvernement britannique des conditions détaillées des garanties financières accordées à cette institution bancaire hypothécaire.
  1. **** Le Trésor britannique a fait savoir qu'il garantirait tous les comptes existants à minuit mercredi et tous les comptes fermés entre le 13 septembre et mercredi et réouverts mais pas les nouveaux comptes ouverts après mercredi, ceci afin de ne pas être déloyal avec les concurrents de l'établissement.
Sur un plan économique plus global aux USA : l'indice des indicateurs avancés a baissé de - 0,6%  en août à 137,8, contre + 0,7% (revu de + 0,4%) en juillet et contre + 0,2 % attendu.

A l'inverse, plus positif mais 'déjà derrière nous', les demandes d'allocation chômage US ont baissé semaine dernière de - 9000 contre + 1000 attendu plaçant les demandes à un niveau global de 311 000 sous la moyenne mobile à 4 semaines aux alentours de 320 000.

Le Dow Jones reste stable un peu sous la ligne de flottaison à 13 787 points vers 18 H 30, alors que le dollar continue son érosion avec notamment un plus bas de 30 ans par rapport au dollar canadien et un plus haut touché à 1,41 $ contre euro ouvrant dorénavant les perspectives d'une chute plus avant vers les 1,4215 de février 91 (niveau théorique avant création de l'euro et donc reconstitué) voire 1,4585 de septembre 92.
Cependant la baisse du jour la plus marquée pour le dollar est à mettre sur le compte de la parité dollar/ Yen (USD/JPY) qui perd - 1,27 %.

Cette perte de valeur du dollar fait grimper à nouveau les métaux précieux comme l'or et l'argent-métal étroitement liés qui porte l'once d'or à plus de 730 $ dépassant les niveaux de l'année dernière et nous ramenant sur des niveaux remontant ...à fin janvier 1980, 2007 pouvant être avec de plus en plus de probabilité la 7 ème année consécutive de hausse pour le métal jaune.

Ce soir donc : si la baisse des taux fait toujours son effet dans le maintien des niveaux des marchés actions, il semble qu'elle continue à faire cependant effet plus nettement sur le marché des devises et détourne les opérateurs d'une devise dont la rémunération se rétrécit.
Cette 'potion' administrée par la Fed pour tenter de régler et/ou d'amortir les problèmes économiques et immobiliers intérieurs engendre une cascade de conséquences extérieures tout aussi importantes.

Nous verrons prochainement les impacts sur les matières premières cotées en dollar, monnaie mondiale, et les incidences concernant les immenses besoins de financement dont l'Amérique a besoin. Il y a plusieurs grilles de lecture bien sûr surtout sur les taux, mais une rémunération en baisse pour prêter à un pays déjà très endetté dans la plupart de ces composantes (Etat, administrations, ménages) forme un déséquilibre à venir ne serait-ce qu'avec la notion de base en finance qui veut qu'un risque soit correctement rémunéré et qui prend une importance particulière dans la période actuelle, avec jour après jour, la découverte que certains risques n'ont pas été bien jugés ni par les marchés du crédit ni par certaines grandes banques, ramenant même aux yeux de tout le monde des images de files d'attente plus vues depuis les années 29/30 ou le XIX ème siècle.

Que l'on ait 1 000 € ou 1 milliard, cette question reste indissociable de l'acte d'investissement et plus encore de l'acte de crédit. Faire crédit signifiant 'faire confiance' tout simplement. Très banal  mais très dur potentiellement quand cela a été oublié.

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