Retour de la hausse pour les bourses en Europe (Actualité - Bourse - Finance)
Après 5 séances de baisse semaine dernière, le CAC 40 aura enfin réalisé une séance de hausse assez importante puisque le gain du jour s'élève à + 0,97 % et termine à 5940,09 points mais dans des volumes inférieurs de près de 30 % par rapport à la séance de vendredi dernier.
Particulièrement attaquées durant l'ajustement à la hausse des taux d'intérêts, l'indice phare français aura été porté par le retour en grâce des financières et alors que la stabilisation sur les taux semble perdurer, le déficit américain en réduction annoncé vendredi ayant fait du chemin dans les esprits pour calmer les craintes sur les besoins de financement des USA et donc sur la courbe des taux qui reflue à nouveau sur la séance. Le dollar est particulièrement stable face à l'euro et au yen en cette fin de journée, tranchant avec les séances précédentes.
Le recul surprise de la production industrielle en Italie, comme en Allemagne semaine dernière et en France qui a baissé de - 0,8 % en avril sur un mois (+ 1,8 % toujours en rythme annuel) et contre + 0,2 % anticipé a permis par ailleurs de réduire les anticipations de croissance européenne trop dynamique et trop inflationniste venant également radoucir le niveau des taux sur les marchés obligataires.
Comme nous l'avons vu hier, la lecture de la courbe des taux est à plusieurs 'entrées' actuellement et il est frappant de voir que si le mouvement a été initié en liaison avec l'allocution du Président de la Fed amenant les marchés à revoir leurs anticipations en matière de baisse des taux, bousculant par là même les actions, le fait d'avoir un déficit américain en réduction aura rapidement calmé les marchés obligataires. Pourtant, l'inflation n'a pas reflué depuis ni aucun indicateur allant dans le sens d'une baisse de l'inflation n'a été communiqué en dehors des productions industrielles décevantes en Europe dont on peut penser qu'elles ne seront pas un facteur de soutien à la hausse des prix. Le Président de la Banque Centrale Européenne a même encore affirmé aujourd'hui qu'il rejettait une pause dans la hausse des taux rajoutant au concert de la semaine dernière sans que cela attise les taux à la hause.
D'un point de vue strictement graphique, si Francfort et le DAX retrouve les 7700 points après une hausse du jour de + 1,52 % portant l'indice a un niveau intéressant puisqu'on y croise la moyenne mobile des cours à 20 jours, l'indice CAC 40 reste encore loin de la sienne (à 6048) d'autant que le seuil des 6000 maintenant redevenu résistance se profile à l'horizon et faisant quelque peu 'barrage' pour l'heure (cf.Apprendre et comprendre la bourse en temps réel : qualité d'un support ou d'une résistance graphique)
Le Dow Jones est à l'équilibre pour une séance sans statistiques importantes, l'or et l'argent restant très faibles et en baisse actuellement dans une configuration qui sur les derniers jours n'a pas montré leur caractère classique de refuge, ni de rempart contre l'inflation avec une perte de 20 $ par once sur l'or notamment et de près de 4 % sur l'argent métal en une semaine environ.
Voici des éléments à ausculter ultérieurement car soit les mouvements de taux n'ont pas traits à l'inflation, soit l'or n'est plus un rempart contre l'inflation. La conclusion à très court terme étant sans doute que le mouvement n'a pas trait seulement à l'inflation comme vu dans l'article "L'évolution de la courbe des taux US : une lecture difficile" et que la masse des liquidités étant telle à travers la planète que celles-ci sont allées s'engouffrer dans mille type d'investissements à la recherche de rendements élevés, y compris l'or, un support de placements comme tant d'autres mais très attractif de part ses performances passées en dollar US et dont certains investisseurs prennent la poudre d'escampette à la moindre rumeurs laissant supposer que les liquidités risquent de s'amoindrir.
Voilà donc l'essentiel pour une séance de rebond à confirmer à Paris qui invite à laisser de côté certaines certitudes et ouvrant des hypothèses à ne pas négliger concernant la sensibilité des taux à l'inflation et au risque crédit dans une pondération qui reste à confirmer et montrant un mécanisme d'insensibilité de l'or aux craintes d'inflation mais très corrélé à la baisse des actions.
Si le calme est revenu on peut se demander aux vues des derniers développements des marchés financiers où se trouve le 'refuge' éventuel actuel quand actions, obligations, immobilier et métaux précieux se mettent à baisser ensemble ? Tout ceci serait-il monté avec la baisse des taux et l'injection effrénée de dettes et de liquidités dans l'économie depuis 2001 ? En tout cas, tout ce qui menace le crédit et les liquidités semble les faire aller tous à l'unisson dans l'autre sens.
Voilà des interractions sur lesquelles nous reviendrons prochainement pour tenter d'en déceler les aspects temporaires ou de plus long terme.