CAC 40 - Nouvelle tentative de rebond avec le soutien des banques centrales
L'Amérique éternue avec l'immobilier et une grande partie des places boursières mondiales (hormis la Chine essentiellement) attrapent le rhume.
Les banques centrales sont entrées dans la partie pour calmer le jeu jeudi et vendredi en amenant entre 300 et 400 milliards de $ suivant les chiffres circulant actuellement pour subvenir à la demande de liquide et de cash de la part des investisseurs et dont les banques sur le marché monétaire et interbancaire au jour le jour se sont fait l'écho, les amenant à faire grimper de façon très importante les taux d'intérêts, leur propre aversion au risque les rendant réticentes à prêter.
- Ce jour, la BCE est à nouveau intervenue comme d'autres banques centrales mais pour maintenir des montants en réduction à titre de fonds d'urgence motivant notamment son communiqué qui faisait part d'un assagissement des tensions constatées récemment. Pour ne citer qu'un autre exemple, la Banque du Japon a procédé de même à hauteur de 5 Milliards $ alors que le chiffre est encore près de 10 fois supérieur dans l'Euroland.
- Même avec cette nouvelle intervention, le marché monétaire se situe dans une fourchette de taux qui montre la tension sous-jacente même si celle-ci est moins vive que vendredi (taux entre 4,05/4,15 % contre 4,10/4,20 %)
Les banquiers centraux et la plupart des instituts émetteurs de monnaie nationale étant les banquiers de dernier ressort, ceux donc aptent à créer la monnaie, il est évident qu'une telle intervention permet aux marchés bloqués par la peur des pertes liées au crédit de retrouver de la fluidité.
Rassurés par l'action des banques centrales (c'est à dire : les banquiers des banquiers commerciaux ou d'affaires de type BNP, UBS ou Deutsche Bank par exemple) les marchés se sont offerts un rebond vif qui a encore augmenté entre midi et 15 heures une fois que ces opérations sur la journée ont été diffusées soutenu par ailleurs par la perspective de l'ouverture dans le vert de Wall Street (+ 0,24 % très timide à l'heure actuelle pour le Dow mais la stabilisation apparaît ici sans doute comme étant essentielle)
La faillite de HomeBanc aux USA n'aura ainsi pas eu d'incidence, les engagements de Commerzbank et de BNP parmi les créanciers étant faibles et "sécurisés" suivant les banques concernées. Même la mention que la banque allemande WestLB est exposée à hauteur de 1,25 Millliards € aux subprime n'aura pas eu d'impact (les investissements de la banque étant à 87 % sur des notes d'au moins AA, la meilleure étant AAA) On notera enfin que Goldman Sachs est obligé de renflouer avec des investisseurs le fonds GEO après les fonds dénommés Global Alpha et NAEO en proie aux difficultés actuelles.
La lecture stricte des écrans 'de la crise du crédit' alignant toutes les sociétés touchées de près ou de loin par la crise du risque crédit montre que celle-ci est clairement intégrée dans le paysage, les opérateurs réagissant avec sélectivité sur les dossiers au lieu de tout vendre ou de tout acheter comme on a pu le constater dernièrement. Preuve d'un apaisement ? Sans doute... d'un rebond ? à confirmer... mais le sentiment qui reste ce soir en dépit du fort rebond et la crainte d'avoir à ajouter sur cette liste d'autres banques, hedge fund ou fonds d'investissements au chapitre des créances douteuses et litigieuses.
Accredited Home perd ainsi - 30,26 % alors que Blackstone s'offre un rebond de + 5,42 % actuellement grâce à de très bons chiffres comptables (bénéfice du 2ème trimestre multiplié par 3,45 par rapport à l'année précédente) Les banques d'affaires restent cependant à New York teintées de 'rouge clair'.
Le CAC 40 termine en hausse de + 2,21 % à 5569,28 points juste sur la 1ère droite oblique baissière vue dans l'analyse graphique d'hier dans des volumes élevés mais en réduction d'un bon tiers par rapport à la séance de vendredi. Londres récupére + 2,99 % alors que Franfort prend + 1,78 % se donnant le luxe de finir même plus haut que jeudi soir.
---> Apaisement à court terme donc mais dans un contexte global qui reste assez exceptionnel et instable.
- Pour finir le tour d'horizon du jour :
- . Signalons l'inflation chinoise en hausse de + 5,6 % en juillet soit le plus haut niveau en 10 ans contre + 4,4 % en juin lié essentiellement à l'alimentation dont la situation des prix a été aggravéee par des pénuries et des inondations. Hors alimentation, le taux s'élève à + 0,9 %, la transmission de cette inflation via les exportations à l'économie mondiale n'étant pas encore a priori ainsi véritablement à l'ordre du jour.
- . Enfin, aux USA les ventes de détail ont progressé de + 0,3 % en juillet malgré un recul des ventes d'automobile à -0,3 % (- 2,9 % en juin) soit un niveau supérieur aux anticipations à + 0,2 % qui ne montre pas ici d'impact de l'immobilier à l'heure actuelle a priori d'autant que la baisse de juin a été révisée de - 0,9 à - 0,7 %.