Bourses : l'économie et la consommation en jeu
Après les volte-faces, comme vues dans les précédents articles, de la devise nippone qui a balancé dans tous les sens les indices mondiaux ces dernières heures, notamment en Asie où Tokyo voit sa monnaie grimper et affaiblir sa force exportatrice et a lâché de plus de - 5 %, la séance du jour aura connu un nouveau décrochage en début de journée avant l'intervention surprise décrite dans notre Flash de la banque centrale américaine (Fed) qui a réduit son taux d'escompte de 0,50 % dans le cadre du financement des banques commerciales, celles-ci trouvant donc des possibilités de refinancement à moindres coûts dorénavant dans le cadre des procédures exceptionnels actuelles.
Toujours rivée sur l'inflation, la Fed a donc pris acte de conditions dégradées sur le marché du crédit et entend par là même y remédier les risques d'une implication néfaste sur le niveau de croissance l'obligeant à réagir. C'est donc le lien entre marchés financiers et économie sur le terrain qui est en jeu... la question posée hier soir sur le niveau notamment de la consommation qui pourrait être touchée est donc bien là le souci actuel qui prend de plus en plus de poids.
Comment analyser tout cela ? En premier lieu, la réaction globale a été très positive, nous avons là une appréciation donc large de l'ensemble des marchés mais fatalement encore limitée dans le temps
En second lieu, les réactions présentes des disparités très importantes et le consensus vole en éclat entre ceux qui louent le 'geste' et ceux qui voient une contradiction avec tout ce qui était annoncé jusqu'ici sur la croissance se demandant si tout était dit ou si tout était connu ?...
La confrontation de ces visions et des différentes anticipations qui en résultent est évidemment une clef essentielle pour les séances à venir mais pour vous faire votre propre opinion, il convient de noter qu'historiquement :
- - jamais depuis 2001, un changement de taux n'avait eu lieu en dehors du calendrier des réunions et des communiqués officiels plannifiés longtemps à l'avance.
- - le taux d'escompte reste une solution d'urgence dans la mesure où il est là pour aider les refinancements en période de difficultés ou une banque en particulier à un taux qui était 1 % au dessus du taux directeur des Obligations fédérales (Fed funds) à 6,25 et qui vient de tomber à 5,75 %.
Enfin, cela ouvre vraisemblablement au ton du communiqué la perspective d'une baisse des taux pour les obligations concernant l'ensemble de l'activité économique et non plus seulement des banques concernées par le taux d'escompte.
Même si la mesure est temporaire, il convient de noter qu'après les injections de liquidités sur 24 heures puis durant plusieurs jours, nous passons dorénavant à un traitement du problème de très court terme à un traitement de court terme donc quoiqu'il en soit 'plus durable'.
Sur la nouvelle, les financières ont bondi avec force, le CAC 40 s'extirpant de son 'purgatoire' sous les 5300 points et revenant même titiller le support de Long terme devendu dorénavant résistance.
La volatitilité naissant entre des débouclages de positions spéculatives d'un côté et une nouvelle de ce type, est une constation s'imposant à tous qui ne doit pas faire oublier le sentiment d'accélération qui se répand un peu partout chez les opérateurs.
Acccélération qui a trouvé aujourd'hui une nouvelle forme d'expression, l'indice de confiance du consommateur calculé par l'université du Michigan faisant état d'une baisse justement à 83,3 en août contre 90,4 en juillet et 88,5 attendu ... élément venant en réponse directe face aux interrogations de la Fed et de l'ensemble des investisseurs amenant bien sûr les cours à se replier à nouveau :
- - le Dow Jones qui avait passé sa moyenne mobile à 7 jours vers 13 150 n'évolue actuellement qu'un peu au-dessus des 13 000
- - le CAC 40 après avoir gagné plus de 3 % est resdescendu sous 5375 pour clore en hausse de + 1,86 % à 5363,63 points
Le bilan de la semaine est négatif à Paris de - 1,56 % avec les obligations d'Etat grandes gagnantes suivies du 'cash' (les actifs monétaires et les avoirs liquides de manière générale), l'or ayant connu un bilan constrasté entre once d'or coté en dollar en repli alors que le napoléon cotait 88,1 € vendredi, 91,5 € lundi, culminait hier à 93,9 pour s'afficher à 92 € ce jour.
Beaucoup d'actifs et de supports d'investissement sont pris sous le feu des évènements actuels où le leitmotiv reste la recherche de la sécurité dans une graduation qui torpille complètement certains secteurs (certaines bourses de pays émergents) ou en ballotent d'autres (pétrole même si l'ouragan Dean joue son rôle entre autres), la plus grande instabilité étant représentée par les mouvements de change.
Les supports les plus spéculatifs sont dans la ligne de mire...
Des articles sont à suivre ce week-end comme d'habitude mais des déplacements programmés de longue date ne me permettront plus d'assurer malheureusement un suivi 'à la culotte' ('expression utilisée lorsque banquier la faillite rôdait autour d'un dossier 'chaud'), notamment lundi et mardi (pas de news du soir mais articles pré-programmés), les 3 autres jours étant suivis d'un peu plus près mais sans les moyens habituels avec donc sans doute un panorama plus restreint et plus 'grossier'.