Actualité - Bourse - Finance : La rotation des valeurs à l'oeuvre

Calme, stabilité seraient donc les mots à employer pour cette séance du jour qui se solde par une légère perte de - 0,09 % à Paris et de + 0,10 pour New York actuellement ? Absolument pas et bien au contraire :
Si les semaines précédentes avaient vues les publications sur les chiffres d'affaires pousser les valeurs à faire des écarts importants entre hausse et baisse, cette semaine et particulièrement la séance d'aujourd'hui avec non plus des chiffres d'activité mais des chiffres portant sur la rentabilité des affaires (résultat net, EBE, Ebitda, résultat opérationnel, BNPA etc - le livre délivre dans le détail l'essentiel sur toutes ces notions) ont amené les hausses et les baisses à faire de façon radicale 'le grand écart'.
En bourse, la rentabilité est plus importante que le niveau d'activité même s'il y a toujours corrélation entre les deux...mais aussi, le degré d'atteinte du niveau escompté en terme de résultat ET les perspectives dépassent largement la simple notion de "progression", de "hausse" ou de "record" des résultats dans ces moments cruciaux ou 'de vérité' pour les valeurs. Retenez que le mot 'bon résultat' n'a pas la même signification pour un comptable que pour un investisseur boursier.
Michelin par exemple termine la séance en hausse de + 6,74 %, en tête du CAC 40, après une hausse déjà très élevée hier. Des résultats records ont certainement été annoncés ? Non ils sont en baisse de 35 %...oui 35 % mais...la marge est supérieure aux attentes, le marché avait pris en compte depuis longtemps la hausse des matières premières et différents coût de restructuration pour anticiper des chiffres en baisse, mais ils baissent moins que prévu. Voilà les marchés agréablement surpris et même très positifs avec la perspective de réaliser jusqu'à 1,7 Mds € de réduction de coûts, notamment grâce à une nouvelle politique d'achat, d'ici 2010 suivant le discours de la firme. Ce petit plus que l'on n'attendait pas vaut x % de hausse et ses réductions de coût x autre %....
A l'opposé BNP a réalisé une excellente année avec un bénéfice net en hausse de + 25 % sur un an, malheureusement toutes les divisions sauf une affichent des résultats inférieurs aux prévisions avec comme pour SG, hier, un ralentissement dans l'activité de détail en France. BNP dévisse ce jour de - 3,79 % ce qui est conséquent pour une valeur de cette taille et compte tenu des effets bénéfiques du rachat récent de la Banque italienne BNL.
On a assisté aujourd'hui à un tri méthodique et profond (autres exemples : LVMH + 5,85 %, Cap gemini + 5,62 , Thomson - 4,12 %) de la cote conjointement à une rotation sectorielle dont les banques ressortent comme étant les grandes perdantes. Le haut niveau des résultats atteints par celles-ci crée un 'effet de base' pour les résultats à venir difficile à améliorer avec une croissance des activités France en cours de ralentissement.
Si Total est la plus grosse pondération du CAC 40, le secteur financier est de loin le plus important et la hausse future de l'indice dépend en grande partie de son appréciation par les investisseurs. Après un parcours exemplaire qui peut justifier des prises de bénéfices 'sur le fait accompli' ou 'sur la nouvelle', nous surveillerons celles-ci sur tous les continents avec l'or et le dollar car la baisse du jour peut s'assimiler à un 'décrochage'.
Une analyse graphique sera réalisée vraisemblablement dans les jours qui suivent pour faire un 'zoom' sur la fin de ce biseau ascendant.