Actualité - Bourse - Finance : les bourses européennes dans le doute avec l'immobilier US
Les chiffres du jour sur l'immobilier américain au mois d'avril sont ressortis :
- à + 2,5 % pour les mises en chantier contre - 2,2 % attendu (+ 0,3 % en mars contre + 0,8 % en 1ère estimation).
- et à - 8,9 % pour les permis de construire, soit l'élément le plus précurseur ou 'prospectif' pouvant donner une idée sur les mises en chantier à venir dans un futur proche. Ce pourcentage est le pire enregistré depuis 17 ans et le niveau atteint en volume le plus bas en 10 ans. La baisse est plus de 3 fois supérieure aux anticipations (- 2,4 %) et fait suite à une hausse le mois précédent de + 1,8 %.
La réaction des marchés à ces données à été pratiquement inexistante avec un soulagement pour les mises en chantier mais des inquiétudes pour la suite...sur un an les démarrages de chantier baissent de - 16 % et les permis de construire plient de - 28 %.
En complément des éléments développés dans notre article précédent "Saisies immobilières aux Etats-Unis en avril : à nouveau très près des 150 000..." et sans se perdre dans les chiffres donnés par les constructeurs de maisons qui vous vous en doutez ne dénotent pas un enthousiasme pour l'avenir, il convient de prendre un peu de recul sur cette crise immobilière dont le FMI pense qu'elle va continuer à peser sur la croissance américaine déjà très amoindrie à + 1,3 % comme nous l'avons vu.
Impact et liens avec la consommation et la distribution ?
Le Wall Street Journal a mis en ligne récemment un tableau des chiffres d'affaires à magasins constants de quelques chaînes de magasins faisant apparaître des baisses nombreuses et une petite animation qui vous permet en cliquant sur le nom de la chaîne ou le secteur (discount, habillement, jeunesse) de découvrir parfois des chutes très nettes des ventes au détail le mois dernier :
Impact et liens avec le resserrement des normes de crédit ?
En réponse aux nombreuses défaillances dans les crédits immobiliers, la Réserve Fédérale a fait part, dans son enquête trimestrielle sur les emprûnts, que 38 % des banques sondées avaient durci leurs conditions de crédit pour l'immobilier, 56 % augmentant de façon importante les standards pour les prêts à hauts risques, 46 % le faisant pour tous les prêts dits 'non-conventionnels'. 15 % durcissent même les normes pour les dossiers de qualité et 34 % sur les crédits alloués à l'immobilier commercial. (pou mémoire : cf. USA : Les mauvaises dettes hypothécaires font les cauchemars des banquiers. Un credit crunch est il en marche ? )
Par contre la 2nd statistique du jour concernant la production industrielle américaine aura été plutôt favorable avec un rebond en avril de + 0,7 % contre + 0,3 % attendu et - 0,3 % en mars.
Pour autant et un peu comme hier soir à Wall Street qui n'a pas réussi à tenir fermement la hausse avec une érosion en fin de séance, les bourses européennes se sont érodées à partir de 16 H 15, le CAC 40 terminant en baisse de - 0,53 % à 6017,91 dans une consolidation horizontale qui dure depuis 9 séances sous forme de 'plafonnement', Wall street se tenant légèrement en hausse à + 0,17 % actuellement.
Dans le secteur bancaire, Paris aura été alourdie par la baisse de - 4,07 % de Crédit Agricole qui a fait part de résultats multipliés quasiment par 2 au 1er trim07 mais inférieurs aux attentes du marché et avec quelques déceptions sur l'activité détail déjà perçues sur les précédents chiffres des autres banques françaises pour leurs opérations de leurs réseaux France. A l'inverse l'entrée d'un investisseur de long terme dans le capital de Citigroup dope le titre à New York de + 3,71 % à l'instant. A rebrousse-poil une nouvelle fois du contexte boursier global, Madrid continue son ratrappage des pertes de la 2nd quinzaine d'avril puisque l'IBEX clôture en hausse de + 0,64 % en tête du peloton européen et alors que le promoteur immobilier Astroc (re)'flanche' de - 9,21 % à la clôture ce soir.
La sensibilité des bourses aux problèmes immobiliers est ainsi décidément bien erratique suivant les périodes et les endroits à l'image des difficultés d'appréciation dont ils sont l'objet depuis quelques mois.