CAC 40 : rechute dans le sillage de Wall street, EDF en solo
Comme largement attendu après la fin de séance difficile de Wall Street hier soir pour lequel un article spécifique a été publié peu après la clôture et intitulé 'Rechute de Wall Street avec les taux', les bourses européennes ont réalisé un début de séance difficile (je vous recommande notamment la lecture de l'un ou l'autre article mis en lien dans l'article d'hier soir et qui met en avant clairement les risques de faillites de plus en plus gros pesant sur les marchés financiers en raison de la crise immobilière américaine et précisément du compartiment des prêts immobiliers à hauts risques dits 'subprime')
Le CAC 40 a ouvert avec un gap baissier représentant un 'trou' de cotation avec la séance d'hier important et qui n'a pas réussi a être comblé totalement en cours de journée, l'indice allant même reprendre appui sur le seuil des 6000 pour clore légèrement sous sa moyenne mobile à 20 jours dorénavant baissière depuis le 6 juin et dans des volumes les plus élevés de la semaine. Il termine en baisse de - 1,04 % à 6029,79. Francfort corrige fortement de - 1,55 % alors qu'Amsterdam ne lâche que -0.29 %. Milan perd seulement - 0,65 % mais cela ne reflète pas la tendance assez lourde existant en Italie depuis la mi-mai avec notamment une confiance du consommateur ressorti au plus bas ce jour depuis 1 an dans un climat d'inquiétudes sur l'économie suivant l'institut ISAE. La bourse de Milan et son indice vedette le MIB 30 est en hausse de + 3 % depuis le début d'année soit le moins bon score en Europe. Nous y reviendrons prochainement.
Toujours en Europe, la consommation des ménages est ressorti pour le 2nd mois consécutif en baisse pour la 1ère fois depuis 3 ans à -0,8 % contre - 0,1 % en avril alors l'indice des directeurs d'achat (PMI) progresse à 58,3 contre 57,3 en ce qui concerne le secteur des services.
Aux USA, si la surprise a un peu marqué les opérateurs avec une hausse de + 10 000 demandes d'allocations chômage semaine dernière (3 ème semaine d'affilée de hausse), l'indice précurseur dit des indicateurs avancés reflétant un panier d'indicateur comme déjà vu ici a progressé de + 0,3 % en mai à un rythme conforme aux attentes venant rassurer sur la poursuite de la croissance supposée en cours, d'autant que le chiffre d'avril a été revu en hausse de -0,5 % à - 0,3 % et le chiffre de mars confirmé à + 0,6 %.
D'abord continuant son chemin dans le 'rouge' et allant toucher les 13 400 points, le Dow Jones est reparti à la hausse fortement sur ce dernier indicateur précurseur mais reste globalement alourdi par le contexte des taux et des risques sur les obligations immobilières, perdant à l'instant encore - 0,23 %.
EDF termine la séance en hausse de + 3,40 % à 76,62 € après avoir même 'flirté' avec les 80 €, devenant la plus grosse capitalisation de la bourse de Paris et du CAC 40 devant Total, légendaire premier. Depuis l'introduction fin 2005, la hausse approche les 250 % dans un contexte favorable pour le secteur énergétique et compte tenu des potentialités restantes de développement notamment au Royaume-Uni.
Si la tendance haussière de fond reste présente grâce aux liquidités toujours abondantes, les taux plus élevés sont en train de ralentir le développement du crédit et l'intérêt relatif des actions en comparaison des nouvelles obligations émises à des taux supérieurs. Cela sans compter des masses d'obligations immobilières cotées sur les marchés suivant les dernières techniques financières mêlant titrisation et effet de levier qui amènent le ruisselement de centaines de milliers de ménages en faillite et par l'entreprise de leur prêteurs eux-mêmes en faillite à mettre en péril des sommes de plusieurs dizaines de milliards de dollars chez différents hedge funds eux-mêmes soutenus par de grandes banques.
En dehors des craintes d'inflation et comme déjà evoqué dans les articles sur la courbe des taux, voilà qui entame le 'crédit' dans son acception la plus radicale des obligations de façon générale amenant une pression supplémentaire sur les taux pour couvrir le risque qui s'exprime clairement dorénavant alors qu'il ne concernait que d'improbables statistiques de malheureux ménages US en proie avec la saisie de leur maison il y a encore quelques mois de cela.
Nul ne sait quels sont les risques réels, nul n'en connaît les effets à venir mais le thème de liquidités de plus en plus abondantes rencontrent de plus en plus sûrement des pans entiers de 'mauvais crédits' auxquels les marchés ont à faire face de plus en plus régulièrement.
Nous explorerons prochainement plus avant les conditions de risque dans lesquelles se réalisent toutes les opérations de rachats actuels de type LBO ou dite de 'private 'equity'. Ce sera un des axes également majeurs de ce blog pour ces prochains mois vous permettant d'appréhender autant les aspects haussiers des indices que des données très méconnues du public et vous permettant, hors des visions positivistes ou catastrophistes, de cerner pleinement les derniers développements purement financiers du moment.
De nombreux liens et documents vous montreront une similitude étonnante entre la dégradation et le relâchement historique des normes d'octroi de crédit sur le segment des opérations de marché visant les entreprises et celles rencontrées dans le financement de l'immobilier des ménages US.
Nous avons d'ailleurs rencontré hier une opération historique permettant à un groupe de vendre une de ses entités à des fonds d'investissement afin de réaliser un programme de rachat de ses propres actions au côté d'un emprûnt obligataire qui en d'autres temps aurait permis la construction de nouveaux magasins, de faire des acquisitions externes ou de je ne sais quel projet. L'objet même de l'opération et sa masse comparée à la valeur du groupe sont en dehors de toute référence historique, sauf erreur.
En simplification extrême, l'opération hier annoncée par Home Depot, 'c'est comme si' possédant un groupe de 7 entités de valeur 10, vous en vendiez une pour racheter le tiers des actions de la valeur de votre groupe, le reste du rachat étant financé par un emprunt de 10 et un prélèvement sur votre trésorerie, le tout dans un contexte de baisse de votre rentabilité consécutif au ralentissement de l'immobilier, votre activité étant dans le bricolage. Si personne ne voulait plus des actions de votre groupe au moins auriez vous les moyens d'y faire face. Que fait-on d'actions rachetées ? Elles figurent le plus souvent dans la partie 'capital' en 'auto-contrôle' ou sont purement et simplement annulées raréfiant le nombre d'actions en circulation. A suivre.