Les bourses sans repères avec le subprime et dans l'attente de la FED
Mardi soir après la clôture, j'écrivais que "Fondamentalement à tord ou à raison, le marché pourrait jouer à se faire peur... tout simplement de ce qu'il ne peut véritablement quantifier alors que jusqu'ici le risque crédit sur les marchés financiers était assez largement nié."...plus loin que "le marché est plus pris dans un dilemne 'netteté/flou' qu'autre chose laissant 'sec' beaucoup d'opérateurs sur les ébauches de scénario"
Mercredi soir qu'Il ne sait plus que penser..." et bien aujourd'hui que ce soit à la baisse ou à la hausse, les bases semblent toujours aussi fragiles à l'image des 2 plus fortes hausses du jour :
- * Natixis reprend + 6,11 %, après avoir décroché de près de - 10 % vendredi, sur information donnée par la Banque détenue à 1/3 par les Caisses d'épargne et à 1/3 par les banques populaires que l'exposition au subprime était contenue et que les objectifs annuels étaient toujours en position d'être atteints. (Je vous conseille de vous reporter pour plus de détail à l'article de boursier.com "Natexis, une vaste mise au point après la chute du titre")
- * La simple évocation par ailleurs par la Direction de la banque franco-belge DEXIA d'une conférence téléphonique après fermeture de la bourse sur le sujet de l'exposition au subprime aura suffi à propulser la valeur à la hausse jusqu'à plus de + 5,7 % dans un marché baissier de - 1 %, l'action terminant ce soir en tête du CAC 40 à + 2,85 %. La déclaration une fois venue, nous apprenons "qu'aucune perte ne devrait provenir du secteur des crédits immobiliers à risque même en cas de détérioration du marché", selon les déclarations de la banque qui "s'attendait depuis longtemps à des problèmes et s'en est tenu à l'écart".
Des investisseurs dans le doute envoient au tapis les valeurs impliquées dans les crédits subprime mais se rattrapent allégrement une fois que le flou s'estompe. Rappelez vous "la bourse aime le noir ou le blanc mais pas le gris"...
Les peurs et le retour de la confiance sur quelques valeurs sont ainsi très révélatrices dans un sens ou dans l'autre de la fragilité des décisions des investisseurs actuellement, le flôt de nouvelles (ou 'newsflow') offrant par ailleurs une base très large pour prendre fait et cause à n'importe quel moment pour la hausse ou la baisse à l'image de American Home qui vient de déposer son bilan ce jour (- 38,13 % ce soir), d'un 2nd fonds allemand obligé de suspendre par précaution les remboursements demandés par ses clients (reuters) s'élevant au quart de l'encours global détenu ou encore de Bank of China, entre de multiples autres informations, qui vient de révéler qu'elle serait aussi de façon marginale touchée par le problème.
Dans ce contexte et après le nouveau décrochage en fin de soirée vendredi détaillée dans FLASH Wall Street : retour à la case départ avec les banques d'affaires et les courtiers en forte baisse, les indices européens ont pris le chemin de la baisse en début de journée, notamment à Paris qui a ouvert à nouveau 'pile-poil' sur le gap du 21 mars dernier qui a été comblé en cours de journée à 5518 points. L'indice phare français vient donc de combler le dernier gap restant et se retrouve de ce point de vue ne plus avoir de repères de ce type à la baisse alors qu'il subsiste évidemment celui ouvert ce matin entre 5583 et 5573 qui pourrait motiver un rebond pour aller le 'chercher' prochainement. La chasse aux gaps est donc sur le point de se terminer ce soir... faisant entrer potentiellement les cours dans une configuration nouvelle, l'objectif vu dans le 26 juillet (cf. lien juste ci-dessus) ayant été atteint. Une mise à jour est à suivre. Le CAC 40 termine en baisse de - 1,16 % à 5532,99 points dans des volumes en hausse de 10 % par rapport à vendredi.
Francfort aura très bien résistée et finit même en hausse de + 0,12 % en dépit de la 2nd implication mentionnée plus haut d'un fonds allemand dans la crise du crédit immobilier après IKB, avec il est vrai une statistique de très bonne facture concernant les commandes à l'industrie qui aura soutenu la résistance à la baisse avec une progression de + 4,6 % en juin contre - 0,9 % attendu ce qui porte la hausse des commandes industrielles dans la 1ère économie européenne à + 15,9 % sur un an, soit près de 50 % au-delà des anticipations.
Dans un marché instable en dépit de la clôture de Francfort et de la hausse du Dow actuellement à + 0,89 %, les opérateurs attendent avant tout demain soir à 20H15 le communiqué de la Réserve Fédérale pour tenter d'y trouver un point d'appui et des précisions sur la crise en cours.
Tentatives de trouver des repères pour le subprime, disparitions du repère graphique pour le CAC 40, attente de celui de la FEd demain... mais n'oublions pas surtout que le marché est en proie à une difficile évaluation des répercussions sur les octrois actuels de nouveaux crédits concernant les sociétés comme nous l'avons longuement détaillé ce week-end :
En complément, Bloomberg nous apprend que 8,4 milliards $ auront été encaissés en commissions par les grands courtiers et banques d'affaires au 1er semestre pour les LBO (un record) mais parle de 'famine' pour le reste de l'année. Depuis juin, le rythme est en baisse de - 33% sur ces opérations qui auront alimenté la hausse de ces derniers mois. Ici réside une des clefs essentielles de la période actuelle dans la confiance du marché envers ces grands établissements et comme soutien de la hausse.
Si nul ne sait quels chemins vont prendre les pertes des crédits immobiliers, le suivi des 'stars new yorkaises' de la finance est donc essentiel, celles-ci rebondissant actuellement et portant la hausse du Dow comme elles ont infligé à l'inverse des pertes à l'ensemble de la cote américaine et mondiale ces derniers jours. Blackstone en baisse de - 3,20 % rappelle cependant que les LBO, effets de levier et autres opérations financières récemment en vogue sont bel et bien toujours entrain de connaître une adaptation à de nouvelles conditions de crédit, la perte pour les investisseurs s'élevant à 33 % depuis l'introduction datant seulement du 22 juin dernier.